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L’ANARCHIE PASSIVE

Puis le comte Tolstoï nous cite volontiers les abeilles en exemple ; mais pourquoi omet-il ce fait bien connu : que non seulement les hommes comme les abeilles ont des souverains, mais que, dans tout le règne animal, la vie sociale, si primitive qu’elle soit, est toujours basée sur l’obéissance de la masse à un seul ou à quelques individus peu nombreux. Chez toutes les abeilles, chez toutes les fourmis, la division du travail est observée très rigoureusement, ce qui ne serait pas possible sans une discipline sévère ; et la même chose se remarque chez tous les animaux offrant même de rares vestiges d’une vie commune, d’une vie sociale. En présence de faits pareils, il est plus logique de supposer qu’aucune vie commune, qu’aucune vie sociale ne peut subsister dans le monde animal sans discipline, sans obéissance.