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IV

Le principe de la « non-résistance au mal par la violence », comme le conçoit le comte Tolstoï, constituait plutôt le fondement de ces vieilles religions païennes panthéistes, tel le brahmanisme, prescrivant à l’homme de ne faire de mal à aucun être vivant, car dans toute la nature il ne voit que soi-même — tat twam asi — ; et quiconque maltraitait ou tuait une bête, un oiseau, un insecte même, était destiné, après sa mort, à voir son âme enfermée tour à tour dans le corps de ces êtres inférieurs qu’il avait maltraités et tués pendant sa vie. Mais ces religions-là ne pouvaient durer, car justement il leur manquait ce principe chrétien qu’il faut tout sacrifier dans notre lutte avec le péché, avec le mal, qu’il faut même arracher l’œil et cou-