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nisme, n’est qu’une copie pervertie et fausse de la doctrine du Christ ; car au lieu d’être le principe d’une vie riche, d’une vie infinie et susceptible de développement et de perfectionnement continuels, comme le christianisme, elle n’est qu’un principe de mort inévitable et définitive : si en effet cette doctrine l’emportait, elle tuerait l’humanité entière, elle la tuerait corps et âme, car, comme nous l’avons dit et comme la science biologique nous le démontre, la vie organique est intimement liée avec la lutte incessante, non seulement contre le milieu ambiant, mais aussi contre le monde intérieur, tout personnel, des penchants, des désirs, des pensées opposés. La science nous apprend que dans chacun de nous il y a toujours, grâce à l’hérédité et à la variabilité organiques, comme deux natures différentes : l’une toute physique et égoïste, l’autre tout idéale et altruiste ; et ces deux natures différentes ne font que lutter entre elles, et selon la prédominance de l’une ou de l’autre, l’homme peut ou se développer progressivement et se perfectionner à l’infini, ou déchoir et tomber en proie aux différents