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l’épidémie du choléra, et comme, on dirait, aujourd’hui à Saint-Pétersbourg, où les forces administratives, les forces médicales et sanitaires ont l’air de pratiquer la passivité exemplaire du tolstoïsme, et où les germes du choléra se sont créé apparemment un habitat permanent. Les citoyens de Saint-Pétersbourg, grâce à leur ignorance, grâce à leur inertie, ne veulent pas exécuter la canalisation absolument nécessaire pour un centre aussi populeux ; ils ne veulent pas dépenser les sommes nécessaires pour avoir de la bonne eau : et voilà que Pétersbourg, ce bijou merveilleux entre les villes du monde, devient le siège de maladies aussi sales, aussi meurtrières que le choléra, le typhus et l’influenza ! Et cependant la science médicale a déjà atteint un tel développement, une telle puissance qu’on pourrait à coup sûr exterminer ces horribles maladies, pourvu seulement qu’on fût investi du pouvoir nécessaire pour obliger ses habitants à faire leur devoir de médecins, d’agents sanitaires, et surtout leur devoir de citoyens !

La passivité, l’inertie des hommes est si grande, qu’il faut même user de violence pour