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n’ait le droit de commander, où personne n’ait le pouvoir d’obliger les autres à l’obéissance, et dont les membres, parfaitement ignorants en matière d’hygiène et de prophylaxie, se refusent à nettoyer leurs intérieurs, leurs maisons, se refusent à faire les dépenses nécessaires pour l’exécution des mesures prophylactiques ? Que faire dans une pareille communauté, où personne ne paye d’impôt, où les ressources gouvernementales manquent autant que le pouvoir d’imposer la propreté la plus élémentaire aux habitants ?

Même aujourd’hui qu’il existe partout un gouvernement soi-disant capable de se faire obéir, on rencontre partout, jusque dans les pays les plus civilisés, des exemples terrifiants de l’insouciance criminelle avec laquelle les populations se complaisent dans leur malpropreté, dans leur mépris de toutes les règles d’hygiène. Ainsi, par exemple, à Dinard on voit l’égout de la ville aboutir juste au milieu de la plage, fréquentée annuellement par des centaines de familles françaises et étrangères pour ses bains de mer, qu’on prend justement sur cette plage infectée par les ordures de la