Page:L’Anarchie passive et le comte Léon Tolstoï.djvu/159

Cette page a été validée par deux contributeurs.

duelles insondables, l’hérédité avec sa tendance mystérieuse à fixer quelquefois les désirs, les goûts momentanés, les pensées passagères, — voilà quels seront toujours les ennemis acharnés et cruels de toute communauté désireuse de vivre d’après la doctrine de la non-résistance au mal par la violence.

Et les malades ? Que ferons-nous s’il y a dans notre communauté tolstoïque des malades délirants, des malades violents et irritables, qui, à nos protestations d’amour et de sympathie, répondront par des coups, par des offenses et des blessures physiques ? Les laisser faire en s’armant de patience ? Bien : passe encore tant que ces malades ne feront de violence, ne feront de mal qu’à nous ; mais il y a des malades délirants qui ont une tendance irrésistible à se faire du mal à eux-mêmes, il y a des malades qui peuvent se blesser, se brûler la cervelle, qui se jettent par des fenêtres du quatrième ou du cinquième étage, qui s’élancent dans des précipices, dans les fleuves, dans la mer, qui cherchent à s’empoisonner.

Que décider alors ? Si on les laisse agir, on