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« Mieulx sont traictez les forçaz entre les Maures et les Tartares, les meurtriers en la prison criminelle, voyre certes les chiens en vostre maison que ne sont ces malautruz dedans ce collège de pouillerie. »

En Suisse, dans le canton de Berne[1], on décida, en 1616, de donner les verges non seulement dans toutes les écoles, mais aussi à tous les étudiants, hormis ceux de la faculté de théologie ; même à la fin du xviiie siècle, l’abbé Nicolle fouettait encore les élèves du collège de Sainte-Barbe[2], et ainsi de suite.

En un mot, dans le bon vieux temps, régnait partout la lutte physique ; on espérait obtenir tout par les moyens matériels, on espérait rendre la santé aux malades par le fouet, inculquer à un enfant paresseux et espiègle la docilité et l’amour du travail, toujours au moyen des coups, c’est-à-dire au moyen de la douleur physique. Toute offense, toute querelle entre deux hommes se décidait aussi au moyen d’une lutte physique, et le vainqueur

  1. Schüler. Sitten u. Thaten der Eidgenossen. Pädag. Sammelmappe, t. III, p. 334.
  2. Quicherat. Histoire du collège de Sainte-Barbe, t. II, p. 385.