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La Liberté


Beaucoup pensent que c’est une simple querelle de mots, une préférence de termes qui fait se déclarer les uns libertaires, les autres anarchistes. J’ai un avis tout différent.

Je suis anarchiste et je tiens à l’étiquette non pour une vaine parure de mots, mais parce qu’elle signifie une philosophie, une méthode différentes de celles du libertaire.

Le libertaire, ainsi que l’indique le mot, est un adorateur de la liberté. Pour lui, elle est le commencement et la fin de toutes choses. Rendre un culte à la liberté, inscrire son nom sur tous les murs, lui élever des statues éclairant le monde, en parler à tout propos et hors de propos, se déclarer libre de ses mouvements alors que le déterminisme héréditaire, atavique et ambiant vous fait esclave voilà le fait du libertaire.

L’anarchiste, en s’en reportant simplement à l’étymologie, est contre l’autorité. C’est exact. Il ne fait pas de la liberté la causalité mais plutôt la finalité de l’évolution de son individu. Il ne dit pas, même lorsqu’il s’agit du moindre de ses gestes : « Je suis libre », mais : « Je veux être libre ». Pour lui, la liberté n’est pas une entité, une qualité, un bloc qu’il a ou qu’il n’a pas, mais un résultat qu’il acquiert au fur et à mesure qu’il acquiert de la puissance.

Il ne fait pas de la liberté un droit antérieur à lui, antérieur aux hommes, mais une science qu’il acquiert, que les hommes acquièrent, au jour le jour, en s’affranchissant de l’ignorance, en s’emparant des forces de la nature, en supprimant les entraves de la tyrannie et de la propriété.

L’homme n’est pas libre de faire ou de ne pas faire, de par sa seule volonté. Il apprend à faire ou à ne pas faire quand il a exercé son jugement, éclairé son ignorance ou détruit les obstacles qui le gênaient. Ainsi, si nous plaçons un libertaire, sans connaissances, musicales, devant un piano, est-il libre d’en jouer ? Non ! il n’aura cette liberté que lorsqu’il aura appris la musique et le doigté de l’instrument. C’est ce que dit l’anarchiste. Aussi lutte-t-il contre l’autorité qui l’empêche de développer ses aptitudes musicales — lorsqu’il en a — ou qui détient les pianos. Pour avoir la liberté de jouer, il faut qu’il ait la puissance de savoir et la puissance d’avoir un piano à sa disposition.

La liberté est une force qu’il faut savoir développer en son individu ; nul ne peut l’accorder.

Lorsque la République prend la devise fameuse : « Liberté, égalité, fraternité », fait-elle que nous soyons libres, que nous soyons égaux, que nous soyons frères ? Elle nous dit : « Vous êtes libres ». Ce sont de vaines paroles puisque nous n’avons pas la puissance d’être libres. Et pourquoi n’avons-nous pas cette puissance ? Surtout parce que nous ne savons pas en acquérir là connaissance exacte. Nous prenons le mirage pour la réalité.

Nous attendons toujours la liberté d’un État, d’un Rédempteur, d’une Révolution, nous ne travaillons jamais à la développer dans chaque individu. Quelle est la baguette magique qui transformera la génération actuelle née de siècles de servitude et de résignation en une génération d’hommes méritant la liberté, parce qu’assez forts pour la conquérir ?

Cette transformation viendra de la conscience qu’auront les hommes de n’avoir pas la liberté de la conscience, que la liberté n’est pas en eux, qu’ils n’ont pas le droit d’être libres, qu’ils ne naissent pas tous libres et égaux… et que pourtant il est impossible d’avoir du bonheur sans la liberté. Le jour où ils auront cette conscience ils seront prêts à tout pour acquérir la liberté. C’est pourquoi les anarchistes luttent avec tant de force contre le courant libertaire qui fait prendre l’ombre pour la proie.

Pour acquérir cette puissance, il nous faut lutter contre deux courants qui menacent la conquête de notre liberté : il faut la défendre contre autrui et contre soi-même, contre les forces extérieures et contre les forces intérieures.

Pour aller vers la liberté, il nous faut développer notre individualité. — Quand je dis : aller vers la liberté, je veux dire aller vers le plus complet développement de notre individu : — Nous ne sommes donc pas libres de prendre n’importe quel chemin, il faut nous efforcer de prendre le « bon chemin ». Nous ne sommes pas libres de céder à des passions déréglées, nous sommes obligés de les satisfaire. Nous ne sommes pas libres de nous mettre en un état d’ébriété faisant perdre à notre personnalité l’usage de sa volonté et la mettant sous toutes les dépendances ; disons plutôt que nous subissons la tyrannie d’une passion que la misère ou le luxe nous a donnée. La véritable liberté consisterait à faire acte d’autorité sur cette habitude, pour se libérer de sa tyrannie et des corollaires.

J’ai bien dit : acte d’autorité, car je n’ai pas la passion de la liberté considérée à priori. Je ne suis pas libérâtre. Si je veux acquérir la liberté, je ne l’adore pas. Je ne m’amuse pas à me refuser à l’acte d’autorité qui me fera vaincre l’adversaire qui m’attaque, ni même je ne me refuse pas à l’acte d’autorité qui me fera attaquer l’adversaire, je sais que tout acte de force est un acte d’autorité. Je désirerais n’avoir jamais à employer la force, l’autorité contre d’autres hommes, mais je vis au vingtième siècle et je ne suis pas libre de la direction de mes mouvements pour acquérir la liberté.

Ainsi, je considère la Révolution comme un acte d’autorité de quelques uns sur quelques autres, la révolte individuelle comme un acte d’autorité d’un sur d’autres. Et pourtant je trouve ces moyens logiques, mais je veux en déterminer exactement l’intention. Je les trouve logiques et je suis prêt à y coopérer, si ces actes d’autorité temporaire ont pour but de détruire une autorité stable, de donner plus de liberté ; je les trouve illogiques et je les entrave, s’ils n’ont pour but que de déplacer une autorité. Par ces actes, l’autorité augmente de puissance : elle a celle qui n’a fait que changer de nom, plus celle, que l’on a déployée à l’occasion de ce changement.

Les libertaires font un dogme de la liberté, les anarchistes en font un terme. Les libertaires pensent que l’homme naît libre et que la société le fait esclave. Les anarchistes se rendent compte que l’homme naît dans la plus complète des dépendances, dans la plus grande des servitudes et que la civilisation le mène sur le chemin de la liberté.

Ce que les anarchistes reprochent à l’association des hommes — à la société — c’est d’obstruer le chemin après y avoir guidé nos premiers pas. La société délivre de la faim, des fièvres malignes, des bêtes féroces — évidemment pas en tous les cas, mais en la généralité — mais elle le fait la proie de la misère, du surmenage et des gouvernants. Elle le mène de Charybde en Scylla. Elle fait échapper l’enfant à l’autorité de la nature pour le placer sous l’autorité des hommes.

L’anarchiste intervient. Il ne demande pas la liberté comme un bien qu’on lui a pris, mais comme un bien qu’on lui empêche d’acquérir. Il observe la société présente et il constate qu’elle est un mauvais instrument, un mauvais moyen pour appeler les individus à leur complet développement.

L’anarchiste voit la société entourer les hommes d’un treillis de lois, d’un filet de règlements, d’une atmosphère de morale et de préjugés sans rien faire pour les sortir de la nuit de l’ignorance. Il n’a pas la religion libertaire, libérale pourrait-on dire, mais il veut de plus en plus la liberté pour son individu, comme il veut un air plus pur pour ses poumons. Il se décide alors à travailler par tous les moyens à briser les fils du treillis, les mailles du filet et il s’efforce d’ouvrir grandes les baies du libre examen.

Le désir de l’anarchiste est de pouvoir exercer ses facultés avec le plus d’intensité possible. Plus il s’instruit, plus il prend d’expérience, plus il renverse d’obstacles, tant intellectuels, moraux que matériels, plus il prend un champ large, plus il permet d’extension à son individualité, plus il devient libre d’évoluer et plus il s’achemine vers la réalisation de son désir.

Mais que je ne me laisse pas entraîner et que je revienne plus exactement au sujet.

Le libertaire qui n’a pas la puissance de réaliser une observation, une critique dont il reconnaît le bien fondé ou qui même ne veut pas la discuter, répond : « Je suis bien libre d’agir ainsi. » L’anarchiste dit : « Je crois que j’ai raison d’agir ainsi, mais voyons ». Et si la critique faite s’adresse à une passion dont il ne se sent pas la force de se libérer, il ajoutera : « Je suis sous l’esclavage de l’atavisme et de l’habitude ». Cette simple constatation ne sera pas bénévole. Elle portera une force en elle-même, peut-être pour l’individu attaqué, mais sûrement pour l’individu qui la fait, et pour ceux qui seront présents moins attaqués par la passion en question.

L’anarchiste ne se trompe pas sur le domaine acquis. Il ne dit pas : « Je suis bien libre de marier ma fille si ça me plaît ? — J’ai bien le droit de porter un chapeau haut de forme, si ça me convient » parce qu’il sait que cette liberté, ce droit sont un tribut payé à la morale du Milieu, aux conventions du Monde ; sont imposés par l’Extérieur à l’encontre de tout vouloir, de tout déterminisme intérieur de l’individu en cause.

L’anarchiste agit ainsi non par modestie, par esprit de contradiction, mais parce qu’il part d’une conception toute différente de celle du libertaire. Il ne croit pas à la liberté innée mais à la liberté à acquérir. Et du fait de savoir qu’il n’a pas toutes les libertés, il a bien plus de volonté pour acquérir la puissance de la liberté.

Les mots n’ont pas une valeur en eux-mêmes. Ils ont un sens qu’il faut bien connaître, bien préciser afin de ne pas se laisser prendre à leur magie. La grande Révolution nous a bernés par sa devise : « Liberté, égalité, fraternité » ; les libéralistes, les libéraux nous ont chanté sur tous les tons leur « laissez faire » avec le refrain de la liberté du travail ; les libertaires se leurrent par une croyance en une liberté préétablie et font des critiques en son honneur… Les anarchistes ne doivent pas vouloir le mot mais la chose. Ils sont contre le commandement, contre le gouvernement, contre la puissance économique, religieuse et morale, sachant que plus ils diminueront l’autorité plus ils augmenteront la liberté.

Il est un rapport entre la puissance du milieu et la puissance de l’Individu. Plus le premier terme de ce rapport diminue, plus l’autorité est diminuée, plus la liberté est augmentée.

Que veut l’anarchiste ? Arriver à faire que les deux puissances s’équilibrent, que l’individu ait la liberté réelle de ses mouvements sans jamais entraver la liberté des mouvements d’autrui. L’anarchiste ne veut pas renverser le rapport pour faire que sa liberté soit faite de l’esclavage des autres, car il sait que l’autorité est mauvaise en soi-même, tant pour celui qui la subit que pour celui qui la donne.

Pour connaître véritablement la liberté, il faut développer l’homme jusqu’à faire que nulle autorité n’ait possibilité d’être.

Albert LIBERTAD.

COMMENT ON DESCEND. Je connais des anarchistes.. D’abord ils envisagent la possibilité de s’or- Le désir de l’anarchiste est de pouvoir possible. Plus il s’instruit, plus il prend cheveux en quatre. Ils fabriquent des Associa- rieures. Pour aller vers la libertė, il nous faut dé— d’expérience, plus il renverse d’obstacles, tions Internationates. parce qu’elle signifie une philosophie, une methode differentes de celles du libertaire Le libertaire, ainsi que l’indique le mot, velopper notre individualité. Quand jej tant intellectuels, moraux que matériels, Mais ils voient que ça n’a pas un cachet n aderateur de la liberté, Pour lui, elle dis : aller vers la liberte, je veux dire aller plus il prend un champ large, plus il per— sérieux ; ça mangue de statuts, de Congris, de le commencement et la in de toutes vers le plus complet développement de notre met d’extension à son individualité, plus Mise en carte etils dinserivent o calimini hones Rendre un culte à la libertė, inscrire individu. — Nous ne sommes donc pas libres il devient libre d’évoluer et plus il s’ache— un Parti ourrier, à un Parti vni6 son nom sur tous les murs, lui élever des de prendre n importe quel chemin, il faut mine vers la réalisation de son désir. statues oclairant le monde, en parler à tout fnous efforcer de prendre le bon chemin. pronos et hors de propos, se déclarer libre Nous he sommes pas libres de céder à des que je revienne plus exactement au sujet. de ses mouvements alors que le détermi— passions dereglees, nous sommes obligés de Le libertaire qui n’a pas la puissance de cOMités. Ils sont révolutionnaires avant tout. nisme héréditaire, atavique et ambiant vousles sitistaire. Nous ne sommes pas libres de réaliser une observation, une critique dont fait esclave… voilà le fait du libertaire. Ils sont l’extréme gauche, jamais contents, Mais que je ne me laisse pas entrainer et et leur voix mordante cingle les propositions banales. Ils ne votent gu’à l’intérieur, dans les Ils sont antiparlementaires évidemment. Un jour, ils se portent candidats pour la nous mettre en un état d’ébrieté faisant per-il reconnait le bien fondé ou qui même neforme ; ils font une campagne énergique ; ils A Valymolegie est contre l’autorité. C’estet la mettant sous toutes les dependances ; libre d’agir ainsi. » L’anarchiste dit : Je espoir, sans nul désir d’étre élus exact. Il ne tait pas de la liberté la causalitédisons piutot que hous subissons la tyrannie crois que j’ai raison d’agir ainsi, mais Après des candidatures multiples, des échecs mais plutor l finalité de l’évolution de sona une passion que la misére ou le luxe nous voyons ». Et si la crititique faite s’adresse à honteux, ils décrochent la timbalee tel u as piutok te dit pas méme Jorsau’il s’agita donnée. La véritable liberte consisterait à une passion dont il ne se sent pas la force 4Allemane, un Briand.— Par devoir, ils con- du moindre de ses gestes : « le suis libre slaire acte d’autorilé sur cette habitude, pour de se libérer, il ajoutera : Je suis sous l’escla— entent à entrer au Palais Bourbon, A lex vage de l’atavisme et de l’habitude, « Cetteltrême gauche, ils se placent. 1ls interpellent, Iis vont à la burette. Ils profitent du droit de l’ai bien dit : acte d’autorité, car je n’ai pas simple constatation ne sera pas benevole. passage sur les lignes des Chemins de fer. Ils nais : Je veux étre libre. » Pour lui, la se liberer de sa tyrannie et des corollaires. liberté n’est pas une entité, une qualité, un qu’il acquiert au fur et à mesure qu’il ac-pe he suis pas liberatre. Si je veux acquérir être pour l’individu attaqué, mais sûrement quiert de la puissance. la liberté, je ne l’adore pas. le ne m’amuse pour l’individu qui la fait et pour ceux qui De l’extréme gauche lentement, ils rampent ert de tn poa de la liberté up droit anté— pas à me réfuser à l’acte d’autorité qui me seront présents moins attaqués par la pas— vers la droite — tel Zeats du P O t alle mane du P. S. O. R. — Puis lassés de la coti- rieur à lui, antérieur aux hommes, mais une fera vaincre l’adversaire qui m’attaque, ni sion en question. science qu’il acquiert, que les hommes ac— meme je ne me refuse pas à l’acte d’autorité L’anarchiste ne se trompe pas sur le do— sation à verser, de la part prélevée sur auièrent au jour le jour, en s’affranchissant qui me fera attaquer l’adversaire. Je sais que maine acquis. Il ne dit pas : Je suis bien’indemnité parlementaire, ils deviennent socie de l’ignorance, en s’emparant des forces tout acte de force est un acte d’autorité. Je libre de marier ma fille si ça me plait ? —istes indépendants— tels Millerand, Virieni. de la nature, en supprimant les entravesdestrerais n avoir jamais a employer la force, J’ai bien le droit de porter un chapeau haut Briand, Coutant.- de la tyrannie et de la propriété. Puis, un jour ça devient ministres, président l’autorité contre d’autres hommes, mais je de forme, si ça me convient. parce qu’ill de la République ou préfets de police… pas faire, de par sa seule volonté. Il apprend Hore de la direction de mes mouvements payé à la morale du Milieu, aux conventions du Monde ; sont imposés par 1’Extérieur à à faire ou à ne pas faire quand il a exercé sonpour acquérir’a liberté. durement, éclaire son ignorance ou détruit Ainsi, je considere la Revolution comme 1l’encontre de tout vouloir, de tout détermi— UNE AUTRE FACON. les obstacles qui le gênaient. Ainsi, si nous un acte d’autorité de quelques uns sur quel— nisme intérieur de l’individu en cause. L’anarchiste agit ainsi non par modestie, plaçons un libertaire, sans connaissances ques autres, la révolte individuelle comme musicales, devant un planoerté que lors-pourtant je trouve ces moyens logiques, ception toute différente de celle du libertaire. l’agitation, de la propagande. Iis sont contre le Je connais des anarchistes… Aussi ils veulent d’une organisation solide. Ils entrent dans les syndicats pour y faire de est-il libre d’en un acte d autorite d’un sur d’autres. Et par esprit mais parce qu’il part d’une con- qu’il aura appris la musique et le doigté denais je veux en determiner exactement Il ne croit pas à la liberté innée mais à la li-fonctionnarisme. Linstrument. C’est ce que dit l’anarchiste.intention. Je les trouve logiques et je berté à acquérir. Et du fait de savoir au’il Aussi lutte-t-il contre l’autorité qui l’empé-| suis prét à y coopérer, si ces actes d’autorité n’a pas toutes les libertės, il a bien plus de sion, puis délégués par une tragédie de grère : che de développer ses aptitudes musicales-temporaire ont pour but de détruire une volonté pour acquérir la puissance de la li- Un jour, ils acceptent d’étre d’une commis- pendant la bataille ils ne peurent échapper à la responsabilité. La paix venue, ils ne peuvent mieux faire que a— ou qui détient les pianos. autorité stable, de donner plus de liberté. Je berté lorsqu’il en here de jouer, il faut qu’il ait les trouve illogiques et je les entrave, s’ls Les mots n’ont pas une valeur en eux— d’étre secrétaires ou trésoriers sans traitement. n’ Par ces actes, l’autorité augmente de puis— naitre, bien préciser afin de ne pas se laisser | s’occuper d’anarechisme. La partie passe avant un piano à sa disposition. développer en son individu, nul ne peut de nom plus celle que l’on a déployée à nous a bernés par sa devise : Liberté, ega l’accorder. Lorsque la République prend la devise Puis dans la Bourse, ils se distinguent. lité, fraternité » ; les libéralistes, les libéraux Leurs minutes sont précieuses. A toutes les Les libertaires font un dogme de la liberté ; nous ont chanté sur tous les tons leur « lais-sauces, ils s’accomodent. Du syndicat, ils pas- l’occasion de ce changement. fameuse : « Liberté, égalité, fraternité » fait— les anarchistes en font un terme. Les liber— sez faire » avec le refrain de la liberté du sent a la Fédération, avec indemnité dvideme Ils deviennent syndicalistes comme d’autres ment. elle que nous soyons libres, que nous soyons res pensent que I’homme nait libre et que travail ; les libertaires se leurrent par une cette puissance ? Surtout parce que nous ne tion le méne sur le chemin de la liberté. savonspas en acquérir la connaissance exacte. sociation des hommes — à la société —1 diminueront l’autorité plus ils augmente— Je connaissais des anarchistes.. gouvernement, contre la puissance écono- Ça peut arriver au Conseil supérieur du… Ce que les anarchistes reprochent à l’as— mique, religieuse et morale sachant que plus Travail. Nous prenons le mirage pour la réalité. Nous attendons toujours la liberté d’un cest d’obstruer le chemin aprės y avoir ront la liberté. Etat, d’un Rédempteur, d’une Révolution, guidé nos premiers pas. La société délivre nous ne travaillons jamais à la developperéroces — évidemment pas en tous les cas premier terme de ce rapport diminue plus Je pourrais continuer en rous montrant l’es- Il est un rapport entre la puissance du de la faim, des fièvres malignes, des bêtes Milieu et la puissance de l’Individu, Plus le N’EN JETONS PLUS. dans chaque individu. Quelle est la baguettef magique qui transformera la génération mais en la generalite— mais elle le fait la l’autorité est diminuée, plus la liberté est calier du coopératisme où nous guiderait vn actuelle née de siècles de servitude et de ré— prote de la misère, du surmenage et des augmentée, signation en une génération d’hommes gouvernants. Elle le mène de Charybde en Que veut l’anarchiste ? Arriver à faire que meritant la liberté parce qu’assez forts pour de la nature pour le placer sous l’autorité des dividu ait la liberté réelle de ses mouve— Libertad commence à ne plus en avoir sur la la conquérir ? Cette transformation viendra de la con- science qu’auront les hommes de n avoir pas la liberté comme un bienqu’on lui a pris, mais pas renverser le rapport pour faire que sa logique, contre ses aspirations. la liberté de la conscience, que la liberté n’est comme un bien qu’on lui empéche d’avoir, liberté soit faite de l’esclavage des autres, pas en eux, qu’ils n’ont pas le dror a etre comme une force qu’on lui empéche d’acque— car il sait que l’autorité est mauvaise en soi— at sommet – Irs anarchistes peurent presgue Bancel quelconque, mais n’est-ce pas toujours la méme ritournelle. C’est bien ennuyeux de passer sa vie à couper Scylla, Elle fait échapper l’enfant à l’autorité les deux puissances s’équilibrent, que l’in-des cheveux en quatre— pas étonnant que hommes. L’anarchiste intervient. Il ne demande pas mouvements d’autrui, L’anarchiste ne veut que de travailler contre ses idées, contre sa ments sans jamais entraver la liberté des tete. — Mais ne vaut-il pas mieux ratiociner La pente est dure à gravir.. Quand on arrive uhres qu’ils ne naissent pas tous libres et rir. Il observe la société présente et il cons— même, tant pour celui qui la subit que pour dre regard en arrière, le moindre oubli peut éraux..et que pourtant il est impossible d’a— tate qu’elle est un mauvais instrument, un celui qui la donne. aroir cet orgueil — sachons bien que le moin- nous faire longuement dégringoler, des fois mauvais moyen pour appeler les individus Pour connaitre véritablement la liberté, jusqu’au précipice du succes boweux il faut développer l’homme jusqu’à faire que (Cet article extrait d’une cauterie de Libertad aux a leur complet développement. Causeries Populaires du Xle, ne répond a aucun article récemmant paru. Le majet e La Liberte lut evidem— hommes d’un treillis de lois, d’un filet de rè- traite aree pls d’amplear et d’autres développe- A présent, je vous conseille aussi de ne pas attraper pour cela la Folie des grandeurs, le Vertige ou le Torticolis, en tdchant de rester foujours L’anarchiste voit la société entourer les nulle autorité n ait possibilité d’être. ment ments qui Seraat peut-ere le sujet d’un antre article.glements, d’une atmosphère de morale et de Albert LIBERTAD. CANDIDE.