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nores d’avocat, il y aura de l’au bénite d’abord, des injures ensuite, enfin de la mitraille, de la misère toujours !

« Que le peuple choisisse !’’

« Prison de Belle-Isle-en-Mer, le 10 février 1851.

« Publié par les amis de l’Égalité. »
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Affaires religieuses de Suisse.

Le décret rendu par le grand conseil du canton de Fribourg en date du 11 octobre 1850, contre la publication des actes et écrits ecclésiastiques, constitue une nouvelle violation de la liberté de conscience contre laquelle le Saint-Siége vient de protester.

Nous donnons les documents officiels :

1o Protestation adressée au conseil d’État du canton de Fribourg.

À Monsieur le Président et Messieurs les membres du conseil d’État du canton de Fribourg.

Aussitôt qu’elles furent entrées en fonctions, les nouvelles autorités cantonales de Fribourg se permirent de nombreux empiétements contre notre sainte religion, et contre ses ministres. Les actes de cette nature sont déjà à la connaissance du public, et il me serait impossible de les rappeler tous, en me renfermant dans les limites d’une missive. Le Saint-Père, en vertu des devoirs qui découlent de la divine mission de son apostolat, a déjà réclamé contre quelques-uns de ces actes par son Nonce apostolique, le 22 décembre 1847, auprès de vous et du haut directoire fédéral ; par son Éminence Mgr le secrétaire d’État, le 30 septembre et le 10 novembre 1848 auprès du Vorort. J’ai aussi eu moi-même l’honneur de vous adresser, le 31 octobre de la même année, une protestation au sujet des mesures de fait prises contre Sa Grandeur Mgr Marilley, Évêque de Lausanne et de Genève.

Depuis lors, les mêmes autorités, quoique enfants de l’Église catholique, n’ont cessé de méconnaître ses lois, ses institutions, ses imprescriptibles et divins priviléges, et de l’asservir autant qu’il était en leur pouvoir. Dernièrement, entre autres, le 11 octobre de l’année passée 1850, votre grand conseil a émis un décret contre la publication des actes ou écrits ecclésiastiques, qui entrave tout à fait le culte catholique dans le canton, porte une grave atteinte à la divine constitution de l’Église, à l’autorité épiscopale et au Saint-Siége apostolique, autorité suprême de cette Église.

Par conséquent, le Saint-Père ne pouvant garder le silence, à la vue des blessures faites à l’Église de Jésus-Christ dans votre canton, m’a ordonné de protester en son auguste nom contre tous les actes de cette nature émanés de votre grand conseil et de vous-mêmes, surtout contre le décret du 11 octobre ci-dessus indiqué, et d’en réclamer la réparation par une entière liberté de l’Église dans le canton, de son Évêque et de ses ministres. C’est dans ce sens, Monsieur le président et Messieurs, que j’ai l’honneur de protester, et de réclamer cette réparation, au nom du Chef suprême de l’Église catholique.

En effet, parmi les droits et les devoirs les plus sacrés et imprescriptibles de l’Église catholique, qui dérivent de sa nature elle même et de son indépendance divine, votre haut grand conseil et vous ne pouvez aucunement vous dispenser de reconnaître ceux d’instruire son troupeau, soit de vive voix, soit par écrit, et de pourvoir à ses besoins spirituels.

En outre, vous n’ignorez pas, Monsieur le président et Messieurs, que la Constitution fédérale, en garantissant le libre exercice du culte catholique dans toute la Confédération suisse, ôte par là aux gouvernements cantonaux tout pouvoir de porter des lois contraires à la liberté du même culte. Or, telles sont en vérité les lois qui défendent à l’autorité ecclésiastique de publier des écrits de sa compétence, sans une permission spéciale du gouvernement civil, et qui empêchent même le Chef suprême de l’Église de faire entendre librement eux enfants soumis à son autorité divine sa voix, sur des matières ecclésiastiques. Chose pénible ! Il est d’autant plus triste et regrettable de voir