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présence du vieillard ne sera plus une charge pour des enfants pauvres, mais plutôt un adoucissement à leur misère ; il partagera avec eux sa modique pension, et après des années consumées dans le travail, il finira ses vieux jours entouré des soins et des bénédictions de ceux qu’il a élevés.

Vous connaissez maintenant, Messieurs, les principales dispositions du projet de loi que nous avons l’honneur de vous soumettre. Le gouvernement, dans sa sollicitude éclairée pour des intérêts dont il comprend toute l’importance, lui a donné sa complète adhésion.

La loi peut se résumer ainsi :

Administration décentralisée dans son personnel et dans son action.

Facilité plus grande donnée aux uns de faire le bien ; aux autres d’en profiter.

Tel est le double but que nous avons voulu atteindre. Sans doute ce projet ne présente pas la solution des grands problèmes qui se posent sans cesse devant vous. Il n’a pas la prétention de changer en rien les conditions de l’humanité ni de faire naître des espérances que la réalité vient bientôt démentir.

La loi n’invente rien, mais rendant justice au passé, elle cherche à continuer, à perfectionner l’œuvre de nos pères, et restituant à l’assistance son caractère local et paternel qui se perd dans les règles et le contrôle de la bureaucratie, elle appelle toutes les salutaires influences et tous les généreux concours.

Vous penserez avec nous, Messieurs, qu’un tel résultat est digne d’une Assemblée qui comprend la fraternité véritable, et à vos yeux la loi ne sera pas stérile si, comme nous l’espérons, elle parvient à soulager quelque douleur laissée jusque-là sans soin et sans asile, et à développer quelque bonne volonté qui, sans elle, eût été frappée d’impuissance.

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Un Toast à la prochaine Révolution.

Un banquet, en commémoration du 24 Février, a réuni à Londres, sous la dénomination de Banquet des Égaux, la plupart des réfugiés politiques. Les journaux anglais n’ont pas fait connaître les discours qui ont été prononcés à cette occasion, par MM. Louis Blanc et consorts. Mais il paraît que le toast suivant leur avait été envoyé de Belle-Isle par M. Blanqui, au nom de la société dite des Amis de l’Égalité. C’est un acte qui doit être lu et médité. Par les menaces dont les ultra-révolutionnaires poursuivent leurs anciens amis, on peut juger du sort que leur triomphe ménagerait à leurs anciens adversaires et à toute la société.

Charles de Riancey.

Voici ce toast :

« Quel écueil menace la révolution de demain ? L’écueil où s’est brisée celle d’hier, la déplorable popularité de bourgeois déguisés en tribuns.

« Ledru-Rollin, Louis Blanc, Crémieux, Lamartine, Garnier-Pagès, Dupont (de l’Eure), Flocon, Albert, Arago, Marrast !

« Liste funèbre ! Noms sinistres, écrits en caractères sanglants sur tous les pavés de l’Europe démocratique.

« C’est le gouvernement provisoire qui a tué la révolution ! c’est sur sa tête que doit retomber la responsabilité de tous les désastres, le sang de tant de milliers de victimes.

« La réaction n’a fait que son métier en égorgeant la démocratie. Le crime est aux traîtres que le peuple confiant avait acceptés pour guides et qui ont livré le peuple à la réaction.