Page:L’Alcoran (traduction de Du Ryer).djvu/511

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
  DE MAHOMET. 511

nes œuvres, chaque bonne action leur ſera un degré de bon-heur ; Nous leur donnerons les fruicts & la viande qu’ils deſireront, ils ſe preſenteront l’un à l’autre la nuit pour boire, ils ne diront point de mauvaiſe parole, & ne pecheront pas, ils auront des pages à l’entour d’eux pour les ſervir beaux comme des perles enfilées, ils diſcoureront entr’eux de ce qu’ils faiſoient auparavant ſur la terre,& diront. Nous eſtions dans le monde nous & nos familles, avec une tres-grande apprehenſion des peines de l’Enfer, mais Dieu nous a gratifiez, il nous a delivrez des flammes eternelles ; Ils diront encore, nous avons adoré dans le monde qu’un ſeul Dieu tres-juſte & tres-miſericordieux. Souviens toy de preſcher l’Alcoran, tu n’és pas ingrat de la grace de Dieu, tu n’és pas demoniacle, diront-ils que tu n’és qu’un Poëte faiſeur de rime ? qu’il ne faut attendre de toy que les fables des ſiecles paſſez ? Dis leur, vous attendez le temps de ma ruine, mais j’attents avec vous le temps de la voſtre, Leurs Superieurs leur commandent –ils de parler de la façon ? ſeront-ils opiniaſtres dans leurs erreurs ? Diront-ils que Mahomet a controuvé (l’Alcoran?) certainement ils ſont des incredules, qu’ils apportent quelque diſcours ſemblable à ce livre en doctrine & eloquence, ſi ce qu’ils diſent eſt veritable. Ont-ils eſté crées de quelque choſe ? ont-ils creé quelque choſe ? ſe ſont-ils creés eux-meſmes ? ont-ils creé les Cieux & la Terre ? Certainement ils ſont incredules : Ont-ils en leur pouvoir les treſors de ton Seigneur ? ſont-