DE MAHOMET. | 399 |
t’ont demandé congé, & ont dit que leurs maiſons eſtoient abandonnees : Leurs maiſons n’eſtoient pas abandonnées, mais ils avoient deſſein de fuir ; s’ils fuſſent retournez en leurs maiſons, on leur auroit perſuadé de tous coſtez de ſuivre l’impieté, ils n’y auroient pas fait long ſejour, parce qu’ils avoient auparavant promis à Dieu de ne pas fuir, il leur auroit demandé compte de leurs promeſſes: Dis leur, la. fuitte vous ſera inutile ſi vous fuyez la mort, puiſque vous ne devez guere demeurer dans le monde ; Dis leur, qui vous peut proteger contre Dieu lors qu’il voudra vous exterminer ? ne prenez point d’autre protecteur que luy ; il cognoit ceux qui ont eſté diſſuadez d’aller au combat pour eſpargner leurs biens, & leurs perſonne ; ils jettent la veuë ſur toy lors qu’ils ſont ſurpris de peur, ils tournent les yeux dans la teſte comme une perſonne qui ſe meurt, & lors qu’ils ſont delivrez de peur, ils mediſent de toy à cauſe de leur extreme avarice. Telles gens ne croyent pas en Dieu, il rend toutes leurs œuvres infructueuſes, c’eſt choſe tres-facile à ſa divine Majeſté. Les trouppes des infidelles ont creu quelles eſtoient invincibles, & lors quelles ont veu les trouppes des vray-croyants, elles ont ſouhaité de fuyr. Les infidelles ont deſiré d’attirer les Arabes à leur party, & s’informent de vos nouvelles pour ſçavoir en quel eſtat vous eſtes, s’ils avoient eſté de voſtre party peu d’entr’eux auraient eſté tuez, la fuitte du Prophete Apoſtre de Dieu vous ſert de citadelle, elle ſert de boulevart à ceux qui ap-