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276 L’ALCORAN.  

la terre, & que tu ne faſſe en ce lieu un jardin orné de palmiers & de vignes avec des ruiſſeaux qui coulent au milieu, ou que nous ne voyons deſcendre du Ciel une partie des peines que tu nous preſche, nous ne te croirons pas que Dieu & les Anges ne te viennent ſecourir, que ta maiſon ne ſoit de fin or, & que nous ne voyons le livre de verité envoyé du Ciel ; Nous ne croirons pas en ton parchemin que nous ne voyons venir du Ciel un livre que nous puiſſions lire : dis leur, loüé ſoit mon ſeigneur, ſuis-je autre choſe qu’un homme envoyé de ſa part ? Qui empeſche les hommes de croire puiſqu’on leur a envoyé un pillote pour les conduire au chemin de ſalut ? Ils diſent que tu és un homme & non pas un Ange : dis leur, ſi les Anges habitoient la terre Dieu leur auroit envoyé un Ange pour les inſtruire, c’eſt aſſez qu’il ſoit teſmoin de mes actions entre vous & moy, il ſçait tout & void tout, celuy que Dieu conduit eſt bien conduit, & ceux que Dieu devoyera ne trouveront perſonne pour les mettre au droict chemin, il les aſſemblera tous au jour du Jugement, ils ſeront honteux, ſourds, muets & aveugles, & ſeront condamne : aux flammes de l’Enfer par ce qu’ils ſont impies, & ont dit par moquerie qu’ils ſont os & chair, & qu’ils reſſuſciteront comme des creatures nouvelles : ne voyent-ils pas que Dieu a creé le Ciel & la Terre ? qu’il en peut creer d’avantage, & qu’il a eſtably un deſtin qui eſt indubitable & infaillible ? Les infidelles ont tres-grand tort : dis leur, ſi vous