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198 L’ALCORAN.  

que celuy qui blaſpheme, Dieu n’ayde pas aux infidelles qui adorent ce qui ne leur peut faire ny bien ny mal, & diſent que leurs Idoles intercederont pour eux ; enſeignerez-vous à Dieu quelque choſe qu’il ne ſçache pas de ce qui eſt au Ciel & en la Terre ? Loüé ſoit Dieu, il n’à point de compagnon. Le peuple eſtoit tout d’une Religion auparavant que l’infidelité eut lieu, & ſi Dieu n’avoit pas dit qu’il differera la punition des meſchans juſques au jour du Jugement, il les auroit deſja exterminez en ce monde à cauſe de leur impieté. Ils diſent, nous ne croiront pas au Prophete ſi Dieu ne fait paroiſtre en luy quelques miracles, Dis leur, Dieu ſçait le futur, attendez, j’attendray avec vous ; lors que nous leur avons fait gouſter quelque contentement apres leur affliction, ils ont fineſſé ſur nos commandemens, Dis leur, Dieu eſt plus fin que vous, ſes meſſagers eſcriront vos fineſſes ; c’eſt luy qui fait cheminer les hommes ſur la terre & ſur la mer, c’eſt luy qui leur envoye un vent favorable pour les reſjoüir dans leurs navires, lors que l’orage les ſurprent ils croyent que les ondes les enſeveliſſent, alors ils invoquent Dieu avec deſir d’embraſſer ſa foy, & diſent, ſi Dieu nous delivre de ce danger nous croiront en ſon unité & le remercieront de cette grace, & lors qu’ils ſont delivrez du peril, ils perſiſtent en leur impieté. O peuple, ; vous vous faites tort à vous meſmes, vous ne demandez que les biens de ce monde, vous ſerez tous aſſemblez devant nous pour eſtre jugez