Page:L’Alcoran (traduction de Du Ryer).djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.
10 L’ALCORAN.  

jeune, ny vieille, & faictes ce qui vous eſt commandé, Ils ont dit, prie ton Seigneur qu’il nous monſtre de quelle couleur elle doit eſtre, Il faut, dit-il, qu’elle soit jaune de couleur eſclattante, qu’elle rejoüiſſe la veuë de ceux qui la regarderont ; Ils ont dit, Invoque ton Seigneur qu’il nous enſeigne à quoy elle doit reſſembler, & nous ſeront s’il luy plaiſt, obeïſſans à ſes commandemens, Il dit, Dieu vous dit qu’il faut que ce ſoit une vache qui n’ait jamais eſté liée ſoubs le joug pour labourer la terre, ny pour arroſer les champs, qu’elle ſoit ſaine, qu’elle n’ait jamais travaillé, et qu’elle n’ayt point de tache ſur ſon corps ; ils ont dit, Tu as maintenant dit la verité : ils l’ont ſacrifiée, & peu s’en à fallu qu’ils ne l’ayent pas faict : Lors que vous avez tué quelqu’un, vous vous eſtes querellez, & vous eſtes enorgueillis, Dieu met en evidence tout ce que vous cachez, Nous avons dit, frappez ce corps mort avec une piece de cette vache[1], ainſi Dieu reſſuſcite les morts, & vous manifeſte ſes miracles, peut-eſtre que vous les comprendrez : neantmoins leurs cœurs ſe ſont endurcis plus durs que les Rochers : car les Rivieres coulent des Rochers lors qu’ils ſe fendent & s’entrouvent, ou lors qu’ils tombent & ſe renverſent par la permiſſion de ſa Divine Majeſté. Dieu n’eſt pas ignorant de ce que vous faictes, Desirez vous que les Juifs vous croyent, puis que pluſieurs d’entr’eux eſcrivent la parolle de Dieu, & l’alterent volontairement aprés l’avoir com-

  1. Les Turcs croyent qu’un homme reſſuſcita lors qu’il fut frappé de la langue de cette vache. Voy le Bedaoi