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158 L’ALCORAN.  

çois la grace que je te donne &n’en ſois pas ingrat ; Nous luy avons donné les tables ſur leſquelles eſtoit eſcrit ce qui eſt: neceſſaire pour le ſalut des hommes, & luy avons dit, reçois avec affection ce que je te donne, & ordonne à ton peuple d’obſerver le contenu . de ces tables, le precipiteray dedans l’Enfer, ceux qui contreviendront à mes commandemens, je priveray les orgueilleux de mes graces, ils ne croiront pas en ma loy encore qu’ils verraient tous les miracles du monde ; s’ils voyent le droict chemin ils ne le ſuivront pas, s’ils voyent le chemin de fourvoyement ils le ſuivront, parce qu’ils ont abjurez mes commandemens, & ont meſpriſqé ma grace, les bonnes œuvres de ceux qui me deſobeïſſent & qui ne croyent pas en la reſurrection ſont inutiles, ils ſeront chaſtiez ſelon leurs démerites. Le peuple de Moyſe apres ſon treſpas, a adoré le veau Dieu mugiſſant, ne voyoient-ils pas qu’il ne parloit pas à eux ? & qu’il ne les pouvoit pas conduire au droict chemin ? Neantmoins ils l’ont adoré enquoy ils ont eu tres-grand tort ; lorſque ce veau eſt tombé en terre, & qu’ils ont cognu leur erreur, ils ont dit, ſi Dieu n’a pitié de nous, nous ſerons au nombre des gens perdus ; Lors que Moyſe eſt retourné, il leur a dit, A qui avez vous obey apres mon depart ? vous vous eſtes trop haſtées d’adorer cét Idole, il a de colere jetté contre terre les tables que Dieu luy avoit données, il a pris ſon frere par la teſte, & la tiré à luy diſant, fils de ma mere, comme as tu gouverné ce peu-