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  DE MAHOMET. 109

bre des gens perdus. O vous qui croyez ſi vous quittez voſtre foy, Dieu mettra d’autres perſonnes en voſtre place qui l’aymeront & qu’il aymera, & ce à voſtre grande ignominie[1], & advantage des infidelles convertis, qui combatrons ſans peur pour ſa loy : Ainſi Dieu donne ſa grace à qui bon luy ſemble, il eſt liberal & ſçait tout. Certainement vous devez obeyr à Dieu, & à ſon Prophete ſon Apoſtre, ceux qui croyent : en Dieu, ceux qui ſont leurs prieres au temps ordonné, ceux qui payent les decimes, ceux qui ſont en la protection de Dieu & de ſon Prophete, ſeront aymez de ſa divine Majeſté, & ſeront victorieux. O Vous qui eſtes vray-croyans, n’obeïſſez pas à ceux qui le moquent de voſtre Religion, qui ont la cognoiſſance de la loy eſcrite ; n’obeïſſez pas aux infidelles, & craignez Dieu ſi vous eſte gens de bien ; n’obeïſſez pas à ceux qui ſe moquent de vos oraiſons, c’eſt le fait de ceux qui ne ſont pas ſages. O vous qui avez cognoiſſance de la loy eſcrite, ne m’abhorrerez vous pas ſi je ne crois pas en Dieu, en ce qu’il m’a inſpiré, & en ce qui a inſpiré à ceux qui m’ont precedé ? la plus grande partie d’entre vous ſont des meſchans. Dis leur, vous ay-je enſeigné à faire mal lors que je vous ay preſché les effets de la miſericorde de Dieu ? Ceux qu’il maudit, ceux contre qui il eſt courroucé, ceux qu’il a metamorphosé en ſinges & pourceaux, & qui ont adoré les Idoles ſeront confinez dedans le feu d’Enfer, ils ſont dans un tres-mauvais chemin ;

  1. Voy Gelaldin.