Page:L’Alcoran (traduction de Du Ryer).djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108 L’ALCORAN.  

abjureront la verité que je t’ay enſeignée. Nous vous avons enſeigné à tous une loy & une voye aſſurée pour vous conduire au chemin de ſalut, vous ſeriez tous d’une meſme Religion ; ſi Dieu l’avoit voulu, il en a ainſi usé pour vous eſprouver, faites bien, & ſçachez que vous ſerez tous aſſemblez devant luy, & qu’il reſoudra les doutes qui ſont entre vous. ſi tu juge les differens qui ſont entr’eux, juge conformement à ce qui t’a eſté inſpiré, & ne ſuy pas leurs appetits, prens garde qu’ils ne te dévoyent, & ne te faſſent douter de pluſieurs choſes que Dieu t’a enſeignez, s’ils deſobeïſſent à ſes commandemens, ſçache qu’il les punira rudement à cauſe de l’enormité de leurs crimes. La plus grande partie du monde eſt impie, ayment-ils le jugement des ignorans ? Quel meilleur Juge y a t’il pour les bons que Dieu ? O vous qui croyez n’obeïſſez pas aux Juifs ny aux Chreſtiens, ils obeïſſent les uns aux autres dans leur impieté, celuy qui leur obeïra, ſera ſemblable à eux, Dieu ne conduit pas les iujuſtes. Tu vois comme ceux qui ſont foibles en leur foy accourent à eux, & diſent qu’ils ont peur que le temps ne change, mais Dieu donnera advantage & victoire à ſon Prophete, & ſe repentiront d’avoir celé dans leurs ames les miracles de ſa divine Majeſté. Que diront pour, excuſe ceux qui avoient juré par le nom de Dieu d’obſerver exactement leur Religion, & d’eſtre avec vous ? Les bonnes œuvres qu’ils feront leur ſeront inutiles, ils ſeront au nom-