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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


L’AUTEUR VOUDRAIT ÊTRE TOUT CAS

Amis, je suis en moniche ! Oh ! quelle volupté !
Et je suis dans celle de ma bien-aimée !
Tantôt je lui pelote le cul et tantôt un téton ;
En ce moment je puis dire que je suis à mon affaire.

Elle s’est délacé les jupons et le corset
Pour que, plus commodément, je puisse le lui mettre ;
En bouche elle m’a donné sa petite langue,
Et de temps en temps, elle me lâche un soupir.

J’en jouis hors de toute mesure,
Et je voudrais avoir l’oiseau long d’un bras,
Pour bien farfouiller dans sa nature.

Ah ! pour rendre plus grand mon bonheur,
Et pour donner plus de plaisir à cette créature,
Je voudrais à cette heure être tout en cas.


COMBIEN L’AUTEUR ESTIME LE DÉDUIT

Madrigal

Quatre bonnes frottées,
Bien comptées
Pour moi valent beaucoup plus
Que tous les compliments
Et toutes les attentions.
Ces foutaises dont on use
Ne sont rien pour les cas durs ;
On les inventa pour excuse
De ceux qui n’ont pas d’haleine,
Et elles ont été acceptées
Par le bon coïon de public.