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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


Si un Étranger arrive
En cette ville il y découvre
Toujours quelque beauté nouvelle,
Partout où il lui plaît d’aller.

La richesse des Palais
L’enchante et le confond ;
Une cité flottant sur l’onde
Le rend amoureux d’elle ;

Le Pont du Rialto
Lui fait arquer les sourcils,
Et il voit des merveilles
Dans les circuits du canal.

Mais quand de la Piazza
Le bel aspect se présente,
Il en tombe en extase,
Et ne lui trouve rien d’égal.

Ainsi chez toi, ma Ninetta,
Me plaisent les yeux, le sourire,
L’aimable teint du visage,
La grâce du parler ;

Chez toi tout a du brio,
Mais quand j’arrive à ton panier,
Je mets en oubli tout le reste,
Et ne puis trouver rien de mieux.

Je lui donne cent noms divers ;
Je l’appelle paire de fesses,
Fromage blanc de Padoue,
Gracieux tournesol,