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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

La musique m’assomme, la poésie aussi,
Mais de la moniche jamais je ne me dégoûte.

Qu’est-ce que cela veut dire ? C’est une maladie,
Ou c’est le juste châtiment de mes péchés,
Ou bien je la comprends mieux que qui que ce soit.


SUR LA FOIRE DE VENISE

Fichez-moi le camp, salopes, qu’est-ce que ce chahut ?
Toute la soirée se promener à l’Ascension,
Vêtues de robes négligées
Pour faire tressauter l’oiseau trois milles au loin ?

Étrangers, ouvrez l’œil attentivement,
Et ne vous laissez pas tromper par l’apparence ;
Sinon, chair de vache, de prime abord,
Vous paraîtra culotte de jeune veau.

Chez la Marion, la Hollandaise, la Trombettina,
Gardez-vous d’aller : ce n’est pas bonne marchandise ;
Non plus chez la Margherita, la Meneghina,

La Zane, la Schizza, l’Allemande la Cappona ;
En somme, toutes ces filles de belle mine
Sont pleines de vérole, au cul et à la moniche.

SUR LE MÊME SUJET

Qui veut goûter d’un noble passe-temps
Aille se promener le soir sur la Piazza :