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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

» Que l’on envoie au coin des rues
» Où il y a des couvents, tous mes filleuls

» Les Moines blancs, noirs et gris,
» Je vous les lègue, bougresses de putains,
» Et de plus pour vous coller au ventre vos hernies,
Je vous laisse quelques bouteilles de sperme,

» Sous condition qu’à ce cher ami de Moine,
» Qui avec tant d’autres m’a servi d’escorte,
» Vous donniez à foutre pour l’amour de Dieu.

» Fermez l’étable, la vache est morte,
» Et que mon mari me fasse un Mausolée
» Où il plantera ses cornes sur la porte. »


SUR LA MORT DU PÈRE LODOLI

Ce gros étron de Père Lodoli,
Ce véritable déshonneur de Saint François,
Ce fléau des patriciens en style Bernesque,
Ce vilipendeur de gens de bien ;

Celui qui faisait avec ses apologues
Tant de fracas, d’un ton insolent et pédantesque,
Qui n’a jamais cru qu’au pain frais,
Et qui mangeait, qui buvait en animal ;

Cet architecte nouveau et chimérique,
Ce philosophe souillé de tous les vices,
Ce lettré d’une si grande témérité,

Celui qui rendait aux femmes le petit service,