Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/287

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
275
L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

CRITIQUE DIRIGÉE CONTRE CHIARI

Avec poétique licence, sur le Parnasse
La Comédie a fait un grand discours,
À tel point que sans aucun remords
L’assemblée a expédié Chiari en son absence.

Mais je veux appeler de cette sentence,
Je veux aller en recours près d’un autre juge,
Puisque la loi me donne ce secours,
Car je ne veux pas que subsiste cette médisance.

Comment ? sur le dire seul du plaignant,
Qui réclamait avec tant de fracas,
On juge de la sorte, sommairement ?

J’entends avec raison et à bon droit faire casser
Cet arrêt, et que tout le monde puisse voir
Que cette grande harangue ne vaut pas un cas.


DÉFENSE IRONIQUE

Le Baffo sait que les Pères Jésuites
Ont une morale contre laquelle Rome a fulminé ;
Il sait tous leurs trafics et tous leurs négoces,
Il connaît leurs déportements au Malabar ;

Il les sait parricides, il sait que pleins d’audace,
À la vie des rois ils ont souvent attenté ;
Il sait quelle longue guerre ils ont soutenue
Contre les Espagnols unis aux Portugais.