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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Et leur flanqueraient deux ou trois saccades
Tous les jours, s’ils le pouvaient.

Elles n’ont plus peur du Diable
Ni d’aucune sorcellerie,
Toutes tant qu’elles sont, leur souci
Est de rencontrer des vits durs.

Elles ne veulent plus des Pardons
De ces Frères Franciscains ;
Elles veulent de bons et beaux cas,
Qui leur grimpent dessus, comme chiens.

Pour se passer toutes leurs fantaisies
L’honneur n’est qu’un embarras,
Aujourd’hui elles l’ont dans le cul,
Et ne prisent plus que le cas.

Ce relâchement me déplaît,
Et aussi de voir pareil bordel,
Mais c’est parce que je ne puis plus
Prendre du plaisir avec mon oiseau.

Lorsque j’avais des reins solides,
À les contenter toutes, toutes,
Il me seyait d’être chagrin
De les trouver toutes honnêtes ;

Mais j’avais ce contentement,
Et j’en discourais à part moi,
Que, si je ne le mettais pas,
Les autres non plus ne foutaient.

Voilà ce dont je me plains,
C’est qu’aujourd’hui pour mon tourment,