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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Le col, le sein, les mains, les bras, le cas,
Et que notre seule fin soit le plaisir.


LA NATURE EST LA MÈRE DE TOUS LES BIENS

Qu’il soit spirituel ou qu’il soit corporel,
L’amour tend à l’immortalité ;
Celui du corps avec le sperme qu’il émet,
Et l’autre avec les fruits de la fantaisie.

En compagnie de ces deux sortes d’amours
Qui par nature nous sont appropriés,
Je tends toujours à me faire une prospérité,
Soit par mon cas, soit par ma poésie.

De là je conclue que l’idée du bon
Ne nous vient des Saints, pas plus que celle du beau,
Comme l’a écrit Platon le philosophe,

Puisque de celui qui m’a fabriqué la cervelle
Je n’ai reçu aucune connaissance,
Et que pour foutre mon oiseau n’a pas étudié.


LA VRAIE RELIGION CONSISTE À FOUTRE

Si Dieu est un, comment y a-t-il
Tant de diverses religions sur la terre ?
Comment chacun croit-il que la sienne soit la vraie,
Et comment en est-il qui les croient toutes fausses ?

Tel adore le Soleil, et tel les plantes,