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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Et qu’elle viendra comme viennent les voleurs,
Juste à cause de cela je veux baiser davantage.


FAUSSES ET VRAIES PEINES DE L’ENFER

Lorsque j’entends ces grands Prédicateurs
Prêcher sur les peines de l’Enfer,
Dire qu’il y aura là un feu éternel
Et des pâmoisons, des douleurs continuelles ;

Que de ces affreuses, épouvantables horreurs
D’horribles monstres auront la direction,
Et qu’avec une rage, une haine sempiternelles
Ils arracheront par morceaux les cœurs des damnés ;

Il me semble qu’ils produiraient bien plus d’effet
Si au lieu de nous faire une grande épouvante
En nous représentant cet endroit si vilain,

Ils prêchaient sur la grande souffrance
De voir des moniches partout,
Sans que jamais personne puisse en enfiler une.


L’AUTEUR SAIT VIVRE VERTUEUSEMENT SANS LES
PRÊCHES

Sans que jamais je me rende au sermon
De ce grand et docte Père Ganassoni,
Et que j’aille là me faire tanner les témoins,
Je sais ce qu’il faut faire pour être vertueux :