« Tu as avec esprit critiqué ce Juif
« Qui pour sauver son honneur perdit son manteau.
« Quand pour libérer Béthulie en détresse,
« Au camp Assyrien, du corps-de-garde Hébreu,
« Pour faire bander l’oiseau à ce butor
« Se rendit Judith, en robe de fête,
« Dis-moi si, avant de dégainer l’épée,
« Elle pensa en fille avisée, ou en coïonne,
« De ne pas se laisser flanquer une saccade ?
« Pour mon compte, si j’avais été cette femme,
« Je faisais deux bonnes affaires d’un coup,
« Et par le saint Dieu ! je le recevais en moniche. »
LE PRÊCHE EXCITE À FOUTRE DAVANTAGE
Du haut des chaires on entend une grosse voix
Qui prêche que tous nous avons à mourir,
Que qui a commencé, doit finir,
Qu’il faut que meure même le Doge ;
Que les Papes, les Rois ont à porter leur croix,
Et qu’en poussière nous retournerons tous,
Que personne ne sait quand l’heure doit venir,
Que chacun doit penser à disposer ses richesses.
Ils prêchent la mort ces gros moines,
Pour qu’on ait à laisser là les femmes ;
Mais s’ils croient cela, ce sont des coïons.
Au contraire, puisque la mort doit arriver,