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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Cherchant à pouvoir tirer un joli coup,
Ainsi allait ce Duc au milieu des Dames ;

Il les a trouvées toutes dures de peau
Et quoiqu’il tirât très droit,
Ses balles ne produisaient aucun effet,
Juste comme s’il tirait sur un cuir épais.

Il aurait voulu prendre de cette belle race,
Mais si l’une était forte comme un château,
L’autre était forte comme une place de guerre.

Jamais il n’a pu faire un beau coup ;
Et savez-vous comment a fini cette chasse ?
Il est parti en se tirant l’oiseau !


SUR LE SOUPER DONNÉ AU DUC DE VENISE

Madrigal

Les soupers d’Héliogabale,
Les festins de Lucullus,
En comparaison de celui-là,
Boutez-vous-les sur le cul.

En seraient les Sybarites,
Avec leurs grands banquets,
S’ils avaient vu celui-là,
Restés tous coïons.

Toutes les histoires
Qui traitent du manger,
Quand on lira récit de celui-là,
Seront bonnes à faire chier.