laisser mourir. J’en écrivis à la belle pour sonder le fond de son cœur seulement, et elle me fit une réponse si passionnée que je connus aisément que si je voulais achever de me rendre un sot parfait en toutes mes parties, et je n’avais qu’à lui tendre la main et à recevoir la sienne.
Encor que je sois laid et vieux
Ma proposition lui parut agréable,
Et ne la regardant que par l’endroit aimable,
Elle en rendit grâces aux dieux
Comme d’un bien venu des cieux.
Jamais la laideur ne l’empêche
De se mêler avec quelqu’un :
Elle est comme celui qui pêche
Et qui rit quand il en prend un.
Ô toi qui liras cet ouvrage,
Si tu trouvais dans ton passage
Cette mère de mon péché,
Certes, tu serais bien fâché
Si tu fuyais son badinage.
Elle aurait cent jolis détours
Pour t’allumer de ses amours.
C’en est la dangereuse source.
Garde-toi de ses appétits
Et rencontre plutôt une ourse
Dont on a ravi les petits.
Nous fûmes déjeuner chez elle, le prince étranger et moi. « Bonjour, le bel esprit, lui dis-je en la