Elle a les yeux d’une truie,
Ce sont les plus petits d’ici,
Elle doit les avoir ainsi,
Puisqu’elle mène une pareille vie.
Son nez passerait au besoin,
S’il pouvait sentir de plus loin
Ce qui regarde sa conduite ;
Quand on le voit, on ne prend pas la fuite,
Mais on le prend à témoin
Du malheureux état où son âme est réduite.
Elle a des couleurs sur les joues
Qui représentent le printemps ;
Ce sont les dangereuses roues
De tous les criminels du temps.
Je méprise son sein, je le trouve mal fait ;
Il ne consiste plus, son enflure est mollette,
Il distille la gouttelette,
C’est un bien de ménage où l’on puise à souhait ;
C’est pourquoi le marquis du Grand-Pérou la traite
Comme on traite une vache à lait.
Son bras est aussi blanc que rond,
C’est une espèce de merveille,
Et le cœur ne va que par bond
Quand l’œil en voit la beauté nonpareille.
La comtesse n’ignore pas
La richesse de cet appas,
Elle ne doute point qu’il ne soit sans reproche ;
La friande voudrait que tout ce qui l’approche
Fût de même que son bras.