de ſoie nous fûmes bientôt dans le jardin
du couvent. Nos tendres ſœurs y étaient
déjà. Les premiers complimens furent
courts, & nous les donnâmes moins à
l’uſage qu’à nos deſirs. Sœur Urſule
preſſa ſon amant contre ſon ſein, & ſa
compagne me permit de dérober ſur ſes
lévres de Roſe un échantillon des plaiſirs
que je me promettais de trouver
dans ſes bras, & de lui faire partager.
Nos aimables cloitrées nous prirent par la main, & nous conduiſirent dans la plus grande obſcurité & dans le plus grand ſilence à la cellulle de ſœur Urſule, deux bougies qui l’éclairaient me firent voir combien étaient belles nos deux recluſes, je félicitai M. l’Aide-Major d’avoir ſu plaire à la ſienne & le remerciai de la bonne fortune qu’il me procurait. Enſuite je m’approchai de Cécile, & lui témoignai toute l’impreſſion que ſes charmes venaient de faire ſur mon cœur. Elle me répondit fort ſpirituellement, & avec une certaine modeſtie moitié profane qui ne contribua pas peu à augmenter ſes graces & mes deſirs. Je l’engageai de paſſer