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L’ÉTOURDI.


& je me promis bien de profiter des leçons du meilleur des parens poſſibles.

Madame Berle avait trop d’attraits pour que j’y fuſſe inſenſible. Je cherchai à plaire, j’y étais parvenu. Il ne me reſtait que d’en avoir des preuves. Je ne regardais pas comme telles quelques faveurs accordées ou dérobées ſur la petite oie, j’en voulais de plus grandes, & j’eus beſoin de toute la témérité & de toutes les notions que m’avoit donné le catéchiſme de Serfet pour les obtenir.

Elle m’avait permis d’aller à ſa toilette. J’y fus un jour en poliſſon, mais en poliſſon élégant. Sa femme de chambre avait achevé de la coiffer. Dans mes intérêts, Marton comprit, à un ſigne que je lui fis, que ſa préſence était de trop, & nous en délivra. Sa maîtreſſe qui ne s’était point apperçu qu’elle fut ſortie, tendit la main pour lui demander le couteau à ôter la poudre. Dans l’état le plus brillant, je m’avance vers cette main qui ne ſe ſerre que pour preſſer ce qu’elle cherchait le moins.