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L’ÉTOURDI.


pour démêler le faix des conſeils de Serfet. Auſſi me ſéduiſirent-ils, & m’engagerent à vérifier ſon aſſertion ſur le compte des femmes. Je diminuai dans mes lettres à Madame de Larba cette chaleur que le ſentiment du cœur peut ſeul inſpirer, à peine portaient-elles l’empreinte de l’amitié. Madame de Larba s’en plaignit. Au lieu de me juſtifier, je lui laiſſai entrevoir que d’autres charmes m’avaient fait impreſſion. Sa vanité n’en fut pas contente, & ſon ame qui, comme celle de toutes les femmes, eſt plus ſuperbe que tendre, & par conſéquent plus délicate que les intérêts de ſa vanité que ſur ceux de ſon cœur, en fut humiliée. Elle ne me répondit point. Son ſilence & les ſermons de Serfet me déſillerent les yeux. Je reconnus combien je m’étais abuſé ſur le compte des femmes, & ſur la nature de mes affections. Mon amour diſparut auſſi vîte que celui de la Comteſſe. Il finit au moment où elle ceſſa de m’écrire.

Dès lors je ne m’occupai qu’à porter partout l’enjouement & la volupté ;

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