„ t’appeſantiſſant ſur ta tendreſſe, tu t’abuſes
en prenant pour de l’amour ce
qui n’eſt en nous qu’un goût vif pour
le plaiſir & la galanterie. Il n’eſt pas
étonnant qu’à ton âge, & qu’avec un
cœur auſſi brûlant que le tien, l’on
ſe trompe ſur ſes ſentimens. La vapeur
de ces mouvemens qui nous
tiennent comme enchantés, ne ſe diſſipe
que lorſqu’elle ceſſe d’être nourrie
par la préſence de l’objet qui l’a fait
naître, ou par des lettres fréquentes
qui en émanent. Ceſſe d’écrire à ta
maîtreſſe, & tu verras bientôt la preuve
de ce que je te dis.
— Ah ! Serfet, qu’oſes tu me propoſer ? Rompre auſſi durement avec une femme qui mérite le plus d’égards, déchirer l’ame la plus délicate ! — Eh bien ménage ſa ſenſibilité, ne mets plus dans tes lettres le même feu, retranches-en ce délire auquel tu dois les aſſurances de ſa tendreſſe, car, crois moi, ſi tes lettres ne portaient pas avec elles l’empreinte de la plus vive ardeur, il y a long-temps que tu n’y recevrais plus de répon-