„ mour. Ta préſence eſt le ſeul remede
qui lui convienne, te voir eſt pour
moi le bonheur. J’ai réſolu d’engager
ton frere d’écrire à ton pere en
ta faveur, pour que tu reviennes ici ;
& s’il me refuſe, je l’y ferai conſentir
le piſtolet ſur la gorge. Je ſuis capable
de tout, hors de renoncer à
toi. “
Cette lettre, qui me fut remiſe par une perſonne de confiance que la Comteſſe m’envoya, me fit le plus grand plaiſir, en me confirmant la poſſeſſion, du cœur d’une femme que j’adorais, & me cauſa en même-temps les plus vives allarmes. Je craignis de compromettre mon amante ; je me rendis auprès d’elle.
Une perruque à faces qui me cachait une partie du viſage, une paire de mouſtaches poſtiches, & ma barbe fort noircie, me déguiſaient aſſez bien pour n’être pas reconnu. Dans cet accoutrement l’avais tout l’air d’un cocher du bon ton. Ce fut ſous ce titre que je me préſentai chez Madame de Larba ; comme elle était ſortie, & que je demandais