LETTRE II.
Les abſens ont toujours tort.
NAnlo était amoureux d’une penſionnaire au couvent de … & ſa paſſion était d’autant plus vive qu’il ſe croyait aimé. L’ordre qu’il reçut de ſe rendre à Paris pour y ſubir ſon examen, l’obligea de me confier ſon amour, & de mettre entre mes mains les intérêts de ſon cœur. Je m’engageai de remettre à ſon amante les lettres, qu’il m’adreſſerait pour elle, & de lui faire parvenir celles que ſa maîtreſſe lui écrirait. Le Chevalier la prévint de cet arrangement en m’y préſentant, & il lui dit adieu en la tenant ſerrée dans ſes bras, auſſi étroitement que les grilles pouvaient le permettre.
À peine fut-il arrivé à la premiere ville prochaine, que ſon premier empreſſement fut de m’envoyer une héros de pour ſa chere Euphroſine de Therfort, c’eſt le nom de ſa belle.