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L’ÉTOURDI.

Il était arrivé que ſur les plaintes de Madame la Premiere Préſidente, le Sénat qui s’était aſſemblé le lendemain, avait mis en délibéré, s’il me décreterait de priſe de corps comme coupable d’indécence, & perturbateur du bon ordre. Les voix avaient été partagées. Les jeunes Conſeillers opinaient pour le décret ; ils en puiſaient les raiſons dans cette antipathie qui a regnée de tout temps entre la robe & l’épée. Les Magiſtrats d’un âge mur s’y oppoſaient. L’Avocat du Roi dit : „ que le maſqué avait voulu inſulter leur auguſte corps dans la perſonne de la reſpectable moitié de leur Chef. “ Il fit là deſſus un long & pathétique diſcours digne de l’Orateur du Parlement d’alors, & donna ſes concluſions en faveur du décret.

Le Parlement d’alors était celui qui avait été ſubſtitué aux vrais défenſeurs des loix, & aux peres du peuple.

L’avis de l’Avocat du Roi faiſait chanceler les vieux robins, & allait prévaloir, ſi le Major du régiment qui arriva dans ce moment n’eût rendu

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