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qui se livrait à sa concupiscence réveillait ses ardeurs, éteintes depuis quelques jours. Le changement trahissait sa puissance fluidique. Les philosophes pourraient bien en étudier la vertu, au lieu d’accepter sans discussion les théories égoïstes de l’amour éternel.

À pratiquer les mêmes femmes, il s’affadissait, se dévirilisait, et leur inculquait le refroidissement génital qui le tourmentait. Les pores féminins, attractifs des énergies masculines, se fermaient et ne remplissaient plus leur office. La satiété, la lassitude provenaient d’un courant voluptueux trop activement employé et qui avait besoin pour se reconstituer de l’appoint de contacts étrangers : ainsi il retrouverait sa vigueur, ainsi il rouvrirait les pores féminins conjugaux. L’adultère se présentait comme régénérateur des liens matrimoniaux.

Jacques n’avait pas le temps de se lancer dans ces considérations, il ne réfléchissait pas, l’impatience de ses désirs ne lui laissait même pas la faculté de savourer les attouchements préventifs, d’essayer les caresses excitantes. La vue des nudités sexuelles d’Annette avait suffi pour le jeter dans la rage du coït. Apercevant à sa portée le con, ombragé d’une