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liers où ils opéraient, forcément très limités. Qui sait s’ils ne rencontreraient pas des amateurs dans le public qui les applaudirait ?

Cette proposition délicate les embarrassa tous au même degré. Devant un public restreint, avancèrent-ils, ils se sentaient en sûreté, protégés par la paillardise de qui les payait ; devant un public aggloméré, comme dans un théâtre, ils redoutaient des moqueries, des avanies, des insultes, et peut-être même des violences.

— Vous n’avez rien à craindre de ceux qui fréquentent ici, s’écria Annette. Ce sont tous gens très indépendants d’esprit, et de mœurs très commodes. Il y a des hommes qui courent après d’autres hommes, et des femmes qui tiennent à honneur de s’afficher avec le godemiché sur le ventre.

En principe, on ne repoussait pas la proposition ; on demanda seulement deux à trois jours de réflexion, et Annette Gressac les accorda. Ce débat ramena la paix entre les époux. Jacques et Thérèse, discutant avec Annette, se retrouvaient dans leur union d’affection et d’intérêts, ils souhaitèrent de retourner à Asnières pour sceller leur réconciliation et oublier les causes qui les séparèrent. Ce