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pour qu’on ne doutât pas de ce qu’il faisait : et, dans cette femme Jacques reconnut sa chère épouse Thérèse Phoncinot ; l’autre, plus calme, quoique installée sur les genoux de son compagnon, était sa belle-sœur Léa Dorial.

Lina eut juste le temps de s’interposer pour l’empêcher de se précipiter sur les deux couples et de frapper brutalement. Aidée d’Antoine, elle le poussa sur un fauteuil, et s’assit entre lui et Thérèse, à qui elle faisait un rempart de son corps, et qui, sans se troubler, regardait avec insolence son mari, comme pour le défier. À voix basse, Lina murmura au montreur de plaisirs :

— Sois raisonnable, aie de la patience, cela vaudra mieux que du tapage. Ce n’est pas pour causer du scandale que la Gressac t’a prié de venir ici.

Il posa les mains sur son visage, prit ensuite son mouchoir, essuya la transpiration que la colère contenue attirait à son front, appuya les deux coudes sur la table, réfléchissant à cette rencontre inattendue, et ne répondit rien à la provocation de sa femme, criant :

— Ah ! elle est trop forte, celle-là. Il tire parti de notre corps, et il ne voudrait pas que nous en disposions à notre fantaisie !