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si tout cela est arrivé ? Dites-moi où je puis retrouver ma femme, et vous reprendrez votre amoureux, si vous y tenez. C’est la première fois que je suis victime d’un tel désagrément. Moi, dans les scènes où mes femmes se montrent, je ne cherche qu’une chose, être agréable aux autres, aux vrais viveurs, en gagnant largement mon existence, et il est bien laid, bien déshonnête, qu’on m’ait enlevé ma femme et ma belle-sœur. Chacun s’arrange comme il peut pour manger son pain, lorsqu’on n’a pas la chance de naître d’un papa ayant le sac. Vous avez été bonne et j’espère que vous le serez encore : vos exploiteurs sont les miens, il convient de ne pas nous nuire mutuellement. Pourquoi sonner vos domestiques ? Pourquoi m’accuser de vous vouloir du mal, alors qu’au contraire… mais ça suffit.

— Vous avez été trop curieux, intervint Horacine.

— Eh, Madame, ne l’auriez-vous pas été à ma place ? Supposez-vous qu’un homme ne resterait pas ému devant… ce que vous affichiez ! Songez que ce joli jeu auquel vous vous livriez avec votre amie, bien des fois je l’encourageais entre ma femme et ma cousine. Ah ! on s’aimait bien dans notre cambuse ; on rigolait de