Férina pouvait bien te vouloir, qu’un monsieur
d’un certain âge apparut, accompagné d’un
jeune homme, pas celui que nous avons vu
en arrivant. Ils nous complimentèrent, en
disant qu’ils avaient assisté à une grande partie
de nos jeux, à travers la tenture d’une porte
du fond. Cela nous importait peu. Ils se mirent
à plaisanter avec nous ; le monsieur âgé
complimentait beaucoup Léa, qui l’écoutait
avec plaisir, et le jeune homme agissait de
même avec Thérèse. Nous ne nous occupions
guère de ces manœuvres, tu le sais, puisque
cela amorce davantage. Je notais bien cependant
qu’ils ne s’adressaient jamais à moi, et
qu’ils avaient l’air de dédaigner Antoine ; ils
parlaient aussi souvent tout bas à Thérèse.
Celle-ci montrait de plus en plus de l’humeur,
et elle ne se fâchait pas des très grandes libertés
que prenait le jeune homme, lui permettant
de peloter ses fesses et de les embrasser. Tout
à coup elle courut vers la porte, nous l’entendîmes
crier, elle revint comme une folle, et
ils s’envolèrent tous les quatre. Où ils sont
allés, je n’en sais rien. Nous supposions, avec
Antoine, qu’ils allaient te rejoindre dans une
autre pièce, et nous attendions qu’on vînt
nous chercher, lorsque tu es entré.
Page:L’Érotin - L’Amour paillard, 1941.djvu/35
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 33 —
3