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De temps en temps, elle échangeait un regard furtif et ennuyé avec un jeune homme brun, celui-là même avec qui elle venait d’être surprise enconnée, Alexandre Brollé, l’air fat et satisfait, lequel paraissait taquiner un autre jeune homme, un blond de son âge, son ami Émile Sauton, étudiant, qui n’avait d’yeux que pour une autre femme, une brune assez grande, élancée, accusant aussi la trentaine, la belle Horacine des Tilleuls, l’intime de La Férina, dont on la disait la gamahucheuse. La soubrette entra pour annoncer que les comédiens étaient là, et demander s’il fallait les introduire. À ce moment, La Férina, dans une agitation extrême, se souleva et dit :

— Eh bien, non ! Je ne veux pas de ça ou j’entends que le spectacle soit pour moi seule. Il ne me plaît pas qu’en ma présence vous assistiez à de douteuses exhibitions. Je veux les connaître avant de décider si je les autoriserai un autre jour.

— Mais nous étions d’accord lorsque je t’en ai parlé, intervint Arthur, je t’assure que cela mérite d’être vu.

— Si je dois rougir, il est inutile qu’il y ait des témoins pour le constater. Payez ces gens et qu’il se retirent ; ou laissez-moi seule avec