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l’heure ? Je ne te refuserai plus ? Veux-tu me baiser, veux-tu que je me mette toute nue et que je t’excite ?

Il semblait ne pas entendre. La peur de la dénonciation proférée par Pauline pesait sur son esprit. La Férina se blottit contre sa poitrine, leva des yeux tendres sur les siens, et reprit tout bas :

— Dis, veux-tu que je te suce, pour chasser ton cauchemar ?

La douce chaleur de son corps agit sur les sens du montreur de plaisirs ; il pressa La Férina sur son cœur et son visage prit une ineffable expression admirative. Quoi, ce trésor de grâces féminines, qui se pressait entre ses bras, cela avait été une servante ! Sous ce luxe élégant et coquet de la toilette, sous ce cadre clair et de bon goût, se mouvait une femme issue de souche vulgaire ! Comprenait-elle sa pensée ? Elle dégrafait son corsage, elle ouvrait sa chemise, elle exhibait son cou, sa poitrine, ses seins, d’immaculée blancheur, et disait :

— Oui, je fus domestique, oui, je servis et j’eus de tristes débuts ! Cela empêche-t-il que je sois aussi pure, aussi fine, aussi délicate, aussi soignée qu’une dame de la haute aristo-