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Gaston Gressac était descendu de l’estrade ; il attrapa sa nièce par une oreille et la secoua brutalement ; puis il lui allongea un coup de pied dans le derrière, en disant :

— Ah ! la sale teigne, elle pourrirait toute la terre ! Ah ! la vipère, elle se permet de faire du chahut chez les amis !

La nièce ne craignait pas l’oncle ; elle se recula pour éviter un second coup de pied qu’il lui destinait, et répliqua :

— Je pourrirai toute la terre, mon oncle ? Avec ça que ce n’est pas vous qui m’avez pourrie ! N’est-ce pas vous qui, quand j’avais dix ans, veniez m’éveiller dans mon petit lit pour que je vous suce la carotte, comme vous disiez ? N’est-ce pas vous qui vous cachiez derrière les rideaux, ou sous les meubles, pour me voir amorcer les hommes qui vous rendent visite ? Eh bien ! si je vous dénonçais tous, qu’est-ce qui ferait la tête ?

On pouvait craindre que Gaston Gressac ne suffoquât sous l’apoplexie qui lui gonflait les veines du cou ! Quant à Jacques, il était livide. La foudre éclatait sur sa maison par le fait de cette petite. Seule Thérèse gardait son sang-froid. Avec adresse, elle attira Pauline dans ses bras, et dit :