Page:L’Érotin - L’Amour paillard, 1941.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
— 10 —


on y triturait des étoffes de soie, satin, velours, etc., pour créer des merveilles de toilettes originales, s’adaptant au genre de beauté de chacune des trois femmes ; on confectionnait des blouses, des culottes courtes, même des caleçons riches pour les hommes ; on essayait les modèles, on imaginait des scènes, des pantomimes, on s’échauffait le tempérament, on se lançait dans des postures excitantes et paillardes, on étudiait la finesse des caresses, on se lutinait, on ne s’embêtait pas, et le baisage se produisait toujours dans d’excellentes conditions.

Or, le jour où commence ce récit, Jacques, tout son monde assemblé, venait de terminer la lecture d’une lettre, écrite par un sportman distingué, Arthur des Gossins, amant en titre de La Férina, dont il ne parvenait pas à dissiper la noire mélancolie, ce à quoi il espérait parvenir par les scènes mignardes et polissonnes que la famille rendait avec tant de talent, et qu’il avait admirées chez un de ses amis. Il était facile de voir la profonde impression que le montreur de plaisirs et son monde avaient produite. Arthur des Gossins s’étendait longuement sur la façon coquette, élégante, suggestive, avec laquelle ils donnaient la vision des