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charme, et alors que je me croyais jalouse de mon mari, je n’en doute pas à cette heure, toute ma jalousie s’adressait à ceux qui vous aimaient, et qui m’empêchaient de découvrir ce qui se passait en moi. Oh, je saurai vous prouver la force de mon amour ! Laissez-moi me griser de vos trésors de femme !

— Vous rappelez-vous comme vous m’avez battue, fouettée ?

— Oubliez-le, je vous en supplie ! Songez aux sentiments qui me tuaient le cœur ! Mon mari se jouait de ma tendresse, de mon dévouement ; sous mes yeux il vous adorait, et affichait son dédain à mon égard ; la rage s’empara de mon âme ! Oh, cette rage, comme elle se serait vite transformée en cet amour qui me brûle, si je vous avais regardée ainsi que je le fais depuis que nous nous rencontrons avenue Matignon.

— Vous m’aimez vraiment ?

— Ne le sentez-vous pas ?

— Si, si, mais si je consens à écouter l’amour d’une femme, il faut que cette femme soit au moins aussi peu vêtue que je le suis ; il faut que je puisse juger si son corps frissonne réellement aux caresses que je lui permets de me faire.