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bandait. Elle la branla avec mollesse, et reprit :

— J’attends quelqu’un et tu es à cent lieues de deviner qui ça peut être.

— Encore un ajournement.

— Je n’ai pu remettre le rendez-vous ; je ne savais rien hier quand je t’ai parlé. On m’a passé la lettre comme je partais ; tu n’étais plus là. Devine qui m’écrit.

— Ton ancien amant, Arthur des Gossins.

— Non, c’est une femme.

— Oh, alors, il n’y en a qu’une qui te tienne au cœur, Horacine des Tilleuls ; tu l’enverras au diable pour aujourd’hui.

— Tu n’y es pas, et je me garderai bien de ne pas recevoir celle qui m’a écrit ! Tiens, regarde, tu dois reconnaître l’écriture.

De la pochette qui enfermait son sein gauche, elle tira un billet et le lui tendit. Il le prit, mais la voyant sourire, il hésita de lire. Sur son signe de tête, qu’il pouvait le faire, il jeta les yeux sur l’épître. Il fut vite intéressé, c’était une très chaude déclaration d’amour de sa femme Thérèse, suppliant La Férina de la recevoir, à ce même moment où il se trouvait près d’elle, afin de lui fournir l’occasion de prouver combien elle l’adorait, par les ardentes