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Emina Imail, Nemat Kamal el Din, Iffette Hassan, et les jeunes princesses Abbas Halim.

Mais c’est surtout à la soirée du 17 que la fête prit son vrai caractère international.

Spontanément, plusieurs des colonies et communautés habitant l’Égypte avaient tenu à donner à notre œuvre cette grande preuve de sympathie en collaborant avec nous à l’organisation des ravissants tableaux vivants qui devaient faire tout le succès de la soirée. Nous ne saurions assez remercier les organisatrices de ces exquises évocations que le public a tant applaudies. Mme Gaillard pour le tableau français, la Marquise de Paterno pour le tableau italien, Mmes Naus et Eeman pour le tableau belge, Mme Harari pour le tableau palestinien, Mme Meimarachi pour le tableau grec, Mlle Kahil pour le tableau syrien.

Grâce à elles les spectateurs ont eu l’agréable surprise de voir défiler devant leurs yeux des scènes caractéristiques de chacun de ces pays et d’éprouver ainsi, à chaque lever du rideau, les sensations de joie les plus multiples.

Tantôt c’était la grâce fraîche et juvénile, l’entrain et la gaieté d’Occident qui les ravissaient : Le tableau belge qui représentait un marché aux fleurs sur la grand’place de Bruxelles et le tableau français qui fit défiler dans leurs costumes régionaux les paysannes de la Vieille France, caractérisaient bien avec leurs chansons naïves et gaies l’âme populaire de ces deux pays.

Tantôt au contraire, le charme oriental langoureux et prenant et, dans quelques tableaux un peu mystérieux, exerçait sur le public un véritable enchantement. Le tableau palestinien (Fin de Journée en Palestine) et le tableau syrien (Intérieur damasquin) —— aussi bien par la richesse des costumes que par l’ardeur mystique dans l’un, joyeux dans l’autre, de leurs jolies figurantes, devaient recueillir de nombreux applaudissements.

Formant le lien entre les manifestations différentes de la joie dans les pays d’Orient et d’Occident, le tableau grec qui évoquait une bien jolie légende « La Saint Jean en Grèce » donnait le spectacle d’une vivacité occidentale alliée à un profond attachement aux croyances du passé.

Dans le tableau italien qui fut une exquise évocation du chef d’œuvre de Giulio Romano : Apollon et les Muses, le sentiment de la Beauté, de l’Art dominait tous les autres. Les gracieuses danseuses qui animèrent le célèbre tableau du maître Italien permirent aux assistants de se croire transportés pour quelques instants dans les sphères idéales de la Beauté et de l’Art et de communier ensemble dans un même sentiment d’admiration et de plaisir. Ce fut peut-être le plus intellectuel de tous les tableaux.

Le tableau pharaonique devait terminer la soirée. Ce fut une splendeur de décors et de costumes dont la vue seule suscita l’enthousiasme général. Le sujet lui-même tenait de la féerie. Devant le Roi Sebekhotep et sa