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Il dit aux uns et aux autres : « La vérité de la foi étant la même pour tous, il ne convient pas de se disputer pour une différence dans l’époque des fêtes ; car tout ce qui se fait pour la gloire de Dieu est agréé par lui également. C’est ainsi que la coloration de la peau, qu’elle soit notre ou blanche, ne peut faire de tort au corps, si la constitution du corps est saine. » Il en est de même pour ceux qui ont une foi vraie : la variété dans l’observance des fêtes ou dans quelque point de discipline ecclésiastique ne peut préjudicier en rien à leur salut.

Ainsi le trisagion[1], par lequel on invoque dans vos églises les trois Personnes de la Trinité, et que nous, nous n’adressons qu’au Fils, est une hymne mystique et sublime dans l’un et l’autre cas, si l’on n’en fait pas l’objet d’une controverse ; que si, au contraire, elle suscite des disputes, ce n’est plus un chant de louange, mais de blasphème.

Quelques-uns d’entre vous, nous calomniant, objectent que, dans le trisagion, nous disons la Trinité crucifiée ; mais les nôtres, à leur tour, vous répondent que vous ne nommez pas celui qui a été crucifié pour nous Dieu fort et immortel dans la mort, mais que vous l’appelez Homme simplement ; et les deux partis tâchent dans ce débat de s’arra-

  1. Dieu saint, Dieu fort, Dieu immortel, ayez pitié de nous.